Golfe arabo-persique: Les enjeux sous-jacents du Détroit d’Ormuz

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Du bon usage des principes universels

 

Le golfe arabo persique, possible point d’impact dérivé de la confrontation entre l’Iran et Israël, constitue, de l’avis unanime des experts, la veine jugulaire du système énergétique mondial et l’intervention occidentale projetée en cas de fermeture de la navigation dans la voie d’eau est justifiée par le principe universel de la liberté de navigation.

Force est d’admettre toutefois que les grands principes universalistes découlent rarement de considérations altruistes et répondent davantage à des impératifs matériels.

 

Il a en a été ainsi du principe de la liberté de la navigation brandie par l’Angleterre au XVII me et XVIIIe siècles pour assurer sa suprématie maritime et partant son hégémonie commerciale à l’ensemble de la planète (1). Il en a été de même du mot d’ordre du principe de la Liberté du commerce et du libre-échange décrété par les pays occidentaux au XIXe et XXe siècles pour contraindre la Chine à écouler les marchandises occidentales sur son marché intérieur au nom de la «politique de la porte ouverte». Il en sera de même du «principe de la liberté d’information» fermement défendu par les États-Unis, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale pour assoir leur suprématie idéologique dans les quatre domaines qui conditionnent la puissance: politique, militaire, économique et culturel.

 

Le principe de la Liberté de navigation où les océans nouveau monde du XXIème siècle

 

Les démonstrations de force autour du détroit d’Ormuz entre Américains et Iraniens, en 2012, -dont les grandes manœuvres navales du pacte atlantique du 16 au 27 septembre 2012, les manœuvres ICNMEX,avec la participation de vingt pays et une quarantaine bâtiments pour le déminage de la voie d’eau- révèlent rétrospectivement l’utilité du rôle prescripteur des Occidentaux pour leurs propres intérêts.

 

L’intervention de Suez, en 1956, contre l’Egypte pour châtier Nasser d’avoir nationalisé le Canal de Suez, voie de passage entre la Mer Méditerranée et la Mer rouge, en est un exemple. Le président égyptien qui se préoccupait de financer le développement de son économie nationale par l’unique ressource de son pays, les droits du passage sur la voie d’eau, s’est heurté à la violente opposition de la Compagnie franco-britannique de Suez, entrainant une intervention armée conjuguée d’Israël et des deux anciennes puissances coloniales de l’époque, la France et la Grande Bretagne, parrains de la compagnie.

 

La compagnie de Suez était constituée en effet d’un groupement d’une vingtaine d’actionnaires prélevant à l’époque 90 pour cent des recettes du trafic et le peuple égyptien fort de 30 millions d‘habitants se contentant de 10 pour cent. Nasser a juste cherché à inverser le rapport de perception, déclenchant l’ire des deux parrains de la compagnie…..au nom du principe de la liberté de navigation.

 

Un principe en apparence anodin, mais qui masque de redoutables enjeux géostratégique, résumé il y a deux siècles par le contre amiral Alfred Thayus Mahan (1840-1914): «Quiconque atteindra la suprématie maritime dans l’océan Indien serait un joueur important sur la scène internationale”, soutenait-il déjà au siècle dernier ce géo stratège de la Marine des Etats-Unis.

 

Depuis la fin de la II me Guerre mondiale (1939-1945), les Etats Unis ont procédé à leur déploiement géostratégique selon la configuration de la carte de l’Amiral Harrison conçue en 1942 en vue de prendre en tenaille la totalité du monde eurasiatique.

En application de la «théorie des anneaux maritimes», ils ont ainsi articulé leur présence sur un axe reposant sur trois positions charnières, le détroit de Behring, le Golfe arabo persique et le détroit de Gibraltar, en vue de provoquer une marginalisation totale de l’Afrique, une marginalisation relative de l’Europe, et, à confiner dans un cordon de sécurité un «périmètre insalubre» constitué par Moscou-Pékin- Islamabad, contenant la moitié de l’humanité,-3, 5 milliards de personnes-, mais aussi la plus forte densité de misère humaine et la plus forte concentration de drogue de la planète.

 

Le surpeuplement prévisible de la terre, dont la population va pratiquement doubler en un siècle passant de six milliards de dollars, en l’an 2000, à onze milliards en l’an 2.100 c’est-à-dire davantage qu’au cours de toute l’histoire de l’humanité, va faire de la quête de nouveaux espaces, un nouvel enjeu de la compétition mondial, l’enjeu de survie de l’espèce humaine.

La conquête de l’espace en est une illustration spectaculaire. La mer est plus familière à l’Homme que l’espace, plus intimement liée à l’histoire de l’humanité. La conquête des espaces maritimes, moins spectaculaire, n’en est pas moins méthodique. Omniprésents à la surface du globe, les Océans représentent 71 pour cent de la surface de la planète, avec une mention spéciale pour le Pacifique qui occupe, à lui seul, 50 pour cent de la superficie océanique mondiale.

 

Si, depuis la haute antiquité, la mer a constitué un espace de jonction et de rapprochement entre les peuples, elle a aussi servi de théâtre à de retentissants combats navals (Trafalgar, Sawari), surtout appréciée par les stratèges en tant que lieu idéal de projection des forces à distance.

Le développement de prospection pétrolière off shore, du câblage sous marin et de la surexploitation de la pêche ont fait des océans un gigantesque gisement de ressources naturelles et animales. Cinquante pou cent de la population mondiale vit sur une mince bande côtière de 50 kms le long des rivages et 75 pour cent du commerce mondial en poids, et 66 pour cent en valeur est assuré par le transit maritime, près de dix milliards de tonnes par an. L’exploitation des ressources maritimes à, elle, quadruplé en 40 ans, passant de 20 millions de tonnes en 1950 à 80 millions de tonnes en 1990. La FAO estime, quant à elle, à quarante millions le nombre de personnes dans le monde vivant de l’économie du poisson, la filière pêche remployant, à elle seule, douze millions de personnes réparties entre pêcheurs, techniciens, artisans et commerçants.

 

Le détroit d’Ormuz

 

Le Golfe arabo persique, un des principaux ravitailleurs du système énergétique mondial, sert en même temps de gigantesque base militaire flottante de l’armée américaine, qui s’y ravitaille à profusion, à domicile, à des prix défiants toute concurrence, auprès de ses protégés pétromonarchies. Tous, à des degrés divers, y paient leur tribut, accordant sans états d’âme, des facilités à leur protecteur. La zone est, en effet, couverte d’un réseau de bases aéronavales anglo-saxonnes et françaises, le plus dense du monde

Voie d’eau d’un millier de km de long et dont la largeur avoisine 50 km dans sa partie la plus resserrée, le Golfe est une zone de jonction entre le Monde arabe et le Monde perse, entre le sunnisme et le chiisme, les deux grands rameaux de l’Islam. Elle borde l’Iran, qui se veut le fer de lance de la Révolution islamique, l’Irak, qui s’est longtemps présenté comme la sentinelle avancée du flanc oriental du Monde arabe, ainsi que six monarchies pétrolières de constitution récente, faiblement peuplées et vulnérables, mais dont la production de brut vient au premier rang du monde. C’est aussi une zone intermédiaire entre l’Europe, dont elle est le premier fournisseur de pétrole, et, l’Asie, qui seraient les premières touchées par une éventuelle interruption du trafic maritime. Le Golfe soutient, enfin, selon les stratèges occidentaux, le fameux «arc de l’islam» de la confrontation dans le tiers-monde, qui va de l’Afghanistan à l’Angola en passant par la Corne de l’Afrique.

 

La plus forte armada de l’après Vietnam y était concentrée durant la guerre irako iranienne (1979-1989). Pas moins de 70 navires, avec au total 30.000 hommes, appartenant aux flottes de guerre américaine, soviétique, française et britannique croisaient dans les eaux du Golfe, le détroit d’Ormuz, la Mer d’Arabie et le nord de l’Océan indien. A cette armada s’ajoutaient les flottes consacrées à la défense côtière des pays de la région.

Lors de l’extension du conflit irako-iranien, à la suite de la décision de l’Irak de décréter une «zone d’exclusion maritime», 540 bâtiments (pétroliers, cargos) ont été coulés ou endommagés -soit près double du tonnage coulé pendant la 2me Guerre mondiale (1939-1945), transformant cette voie d’eau en un gigantesque cimetière marin.

 

Une fermeture totale du Détroit d’Ormuz, par où transitent 90 pour cent du pétrole produit par le Golfe, priverait l’Occident du quart de sa consommation quotidienne d’énergie.

 

Vingt mille navires empruntent cette autoroute maritime chaque année, transportant le tiers du ravitaillement énergétique de l’Europe. La flotte américaine a installé à Manama (Bahreïn) le quartier général de la Vème flotte, en charge de l’Océan Indien. Elle dispose en outre de facilités à l’île de Massirah (Sultanat d’Oman), ainsi que sur la rive africaine de l’Océan indien, à Berbera (Somalie), à Mombasa (Kenya) et dans l’île britannique de Diégo Garcia.

 

Signe de l’importance stratégique de la zone, le Royaume Uni, du temps du protectorat britannique sur l’Arabie du sud avait fait du port d’Aden, la grande ville du sud Yémen, la place forte de la présence britannique à l’Est de Suez pour la sécurisation de la route des Indes.

 

La militarisation des voies maritimes figure d’ailleurs parmi les objectifs de Washington dans cette zone de non droit absolu qui relie la Méditerranée à l’Asie du Sud-est et à l’Extrême-Orient par le canal de Suez, la mer Rouge et le golfe d’Aden. Dans ce périmètre hautement stratégique, les Etats Unis ont procédé au plus important déploiement militaire hors du territoire national, en temps de paix.

 

Le Monde arabe regroupe trois des principales voies de navigation transocéaniques, mais n’en contrôle aucune. Le détroit de Gibraltar, qui assure la jonction entre l’Océan Atlantique et la Mer Méditerranée, est sous observation de la base anglaise située sur le promontoire de Gibraltar, une enclave située sur le territoire de l’Espagne. La jonction Méditerranée-Mer Rouge est sous le contrôle des bases anglaises situées aux deux extrémités du Canal de Suez (les bases de Dekhélia et d’Akrotiri (Chypre) et la base de Massirah (Sultanat d’Oman).

 

Enfin, le passage golfe arabo persique Océan indien est sous l’étroit contrôle du chapelet de bases de l’Otan: le camp franco-américain de Djibouti, la base aéronavale française d’Abou Dhabi, le QG du Centcom du Qatar, et la base aéronavale américaine de Diego Garcia.

 

En vertu du principe de la liberté de navigation, la totalité des voies de passage transocéaniques, à l’exception du Détroit de Behring, sont sous contrôle de l’Occident. Du Détroit de Gibraltar au Détroit du Bosphore, au Détroit des Dardanelles, au Détroit de Malacca, au détroit d’Ormuz.

Si la Chine a réussi à contourner ce goulot d’étranglement en développant sa «stratégie du collier de perles» par l’aménagement d’un chapelet de ports amis le long des ses voies de ravitaillement, du Sri Lanka à l’Afrique orientale, à l’Europe avec la zone franche du Pirée, de même que la Russie avec Tartous et Banias, sur la côte syrienne de la Méditerranée, cela n’a pas été le cas pour le monde arabe.

 

Au-delà de la mise au pas de ces deux pays récalcitrants à l’hégémonie occidentale, la double épreuve de force contre la Syrie et l’Iran sous-tend en complément une opération de contournement du détroit d’Ormuz par substitution de la voie terrestre à la voie maritime du transport des hydrocarbures du Golfe vers l’Europe, via les ports méditerranéens de la Turquie, à travers le projet TAP, l’oléoduc trans-anatolien chargé d’acheminer vers l’Europe la production de brut des pétromonarchies et de l’Irak.

Le développement de la capacité de l’oléoduc de l‘ancienne IPC (Irak Petroleum Cy) des champs pétroliers du nord de l’Irak vers le terminal syrien de Banias figure également dans les projets des pétroliers, en cas de chute du régime syrien, réduisant ainsi la trop grande dépendance de l’Europe occidentale vis-à-vis des hydrocarbures de l’Algérie et de la Russie, deux pays hors de la sphère de l’Alliance Atlantique. Un impératif au regard de l’évolution du trafic maritime mondial: sur les vingt plus grands ports porte-conteneurs du Monde, treize se trouvent en Asie, un continent qui assurera, en l’an 2020, plus de la moitié des productions mondiales.

 

Dans la perspective d’une épreuve de force, les Etats-Unis ont parachevé un nouveau système radar au Qatar en complément de ceux déjà installés en Israël et en Turquie pour former un vaste arc régional de défense antimissile.

Soixante-dix ans après leur indépendance, les pays arabes demeurent sous contrôle. Sous couvert du principe de la liberté de navigation couve une mise sous tutelle drastique du monde arabe et de ses gisements pétroliers.

Il en va de la navigation comme du Droit l’autodétermination, qui confère bizarrement l’indépendance au Kosovo et au Sud Soudan, mais pas à la Palestine ou au Sahara occidental, réduisant ce principe à une variable d’ajustement conjoncturel.

 

Arabian Sea (Bahr al Arab) et Amiral (Amir Al Bahr)

 

Pourtant l’océan arabe est une réalité reconnue par les géo stratèges occidentaux mais, paradoxalement, sinon ignorée par les Arabes, à tout le moins enfouie dans leur subconscient.

 

Tous les pays arabes sans exception ont une façade maritime, même l’Irak sur le Golfe arabo persique, parfois même deux: le Maroc ouvre sur l’Atlantique et la Méditerranée; l’Egypte sur la Mer Méditerranée et la Mer Rouge, l’Arabie sur la Mer Rouge et le Golfe Persique. Et aussi la Palestine avec Gaza entre Méditerranée et Mer morte.

 

Bahreïn signifie «deux mers», l’Algérie «les îles», la Péninsule arabique (Al Jazira Al Arabya), littéralement l’île Arabe et Gibraltar (Jabal Tareq) tire son nom de son conquérant Tareq Ben Zyad, alors qu’en parallèle, la boussole et le gouvernail, à défaut d’en avoir été ses inventeurs, les Phéniciens, les ancêtres des Libanais, en auront été les propagateurs.

 

Dans l’inconscient occidental, l’arabe est synonyme de bédouin, jamais marin, une réalité intériorisée par les Arabes eux-mêmes, indice indéniable de leur aliénation mentale. Sans doute pour faire oublier l’ancienne dénomination coloniale de la zone pétro monarchique, la «Côte des pirates», pacifiée par les Anglais sous le nom de «Trucial Coast», la «Côte de la trêve». Stratagème anglais consistant à fixer au sol en les légitimant les corsaires arabes en contrepartie de l’accès occidental à leurs gisements pétroliers.

 

Les faits d’armes des marins arabes, qui ont fait la notoriété de ces précurseurs incontestés de la cartographie sont ignorés de l’opinion arabe elle-même. Oublié Sindbad le marin, oubliée l’escadre des 100 navires de Saladin contre les pirates génois. Oublié Ahmed Ibn Majid, le guide de Vasco de Gama.

 

Et sans nullement justifier leurs activités, mais, en guise d’illustration, les pirates de la Corne de l’Afrique face à une armada internationale de près de quarante navires de guerre, font la preuve quotidienne qu’ils sont les véritables «Prince des mers» (Amir al Bahr), dont le terme français Amiral tire son nom.

 

Domaine stratégique par où transite l’essentiel du commerce mondial, de Gibraltar (Jabal Tarek), à Suez, à Bab El Mandeb et Ormuz, dont la fermeture plongerait l’économie occidentale dans une crise systémique, l’Océan arabe a été complètement colonisé à l’ère du pétrole, de même que ses repères mémoriels. Bab El Bahr en Tunisie a été rebaptisée par les Français «Porte de France» et la Mer des Arabes francisée en «Mer d’Oman», alors que les Français empruntaient à la terminologie arabe leur ordonnancement militaire: Amiral (Amir al Bahr), Capitaine (Kobtane).

 

Seul Gamal Abdel Nasser a fait usage de cette arme de dissuasion (1956), de même que le Roi Fayçal d’Arabie, l’arme du pétrole (1973). Mais aucune manœuvre commune des forces navales arabes n’a jamais eu lieu hors contrôle d’une puissance étrangère. Et les marines nationales sont principalement affectées à des missions de garde côtière.

 

Le Liban a démontré lors de la guerre de 2006 une redoutable capacité navale défensive en neutralisant la frégate Hanit, navire amiral de la flotte israélienne. Dans le camp de la résistance arabe, cet évènement est célébré comme une victoire navale équivalente à celle de Sawari des Egyptiens sur la flotte Byzantine en 655. Partout ailleurs il est méprisé en ce que cet exploit naval a été le fait d’une formation paramilitaire chiite, alors que Sawari n’évoque plus qu’un contrat d’armement franco saoudien impliquant de fortes rétro commissions.

 

Le tiers de la production d’armement des Etats-Unis, du Royaume uni et de la France, trois membres du Conseil de sécurité, protège les cours du pétrole arabe et l’impunité de l’Etat hébreu, alors que, paradoxalement, Israël s’obstine à vouloir lancer ses deux cents bombes nucléaires pour prévenir la fabrication d’une seule, la bombe iranienne, au stade virtuel.

 

Les Israéliens préparent ainsi méthodiquement le bombardement de l’Iran distante de mille sept cents kilomètres sous prétexte d’une improbable attaque nucléaire dont ils sont pourtant protégés par un bouclier humain de quatre millions d’otages palestiniens.

 

Au vu de ce déferlement, le Golfe devrait être le théâtre d’une guerre médiatique et psychologique. En complément de la chaine qatariote, d’Al Jazira, la mise sur orbite trois nouveaux vecteurs aux ambitions redoutables ont été programmées pour 2012: «Sky Arabia», à Abou Dhabi, avec la collaboration de la chaine britannique Sky GB du magnat australien Ruppert Murdoch, «Al Arab» du prince Walid Ben Talal, depuis Manama en collaboration avec la firme Bloomberg, ainsi que la chaîne «Al Mayadine» de Ghassane Ben Jeddo, l’ancien d’Al Jazira.

 

Toutes les chaînes pétro monarchiques, toutes, sans exception sont adossées à des bases occidentales: Al Jazira du Qatar au Centon, le commandement central américain, Sky Arabia d’Abou Dhabi, à la base aéronavale française, «Al Arab» du prince saoudien Walid à la base navale de Manama, quartier général de la V me flotte américaine de l’Océan indien…….Une singularité des pétromonarchies, sans doute la marque de leur indépendance.

 

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