"L’ENFANCE de JESUS" : Un flagrant délit de Benoît XVI !

zeinab abdelaziz

 

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"L’enfance de Jésus" : Un flagrant délit !

Zeinab Abdelaziz

 

Raccommoder, rapiécer ou remodeler un tissu qui a perdu la trame première de sa formation, de sorte qu’il n’en reste que des couches superposées de rapiècements, est une tâche assez ardue, certes, mais cela n’empêche que le résultat est une œuvre pastiche, qui n’a rien à voir avec l’originale, ne compense point sa disparition et n’a surtout aucune crédibilité. On peut même aller jusqu’à qualifier ce travail d’un effort clownesque dont l’éclat ne dure que les quelques instants de sa lecture ou du scintillement qu’il provoque, si jamais scintillement il y a !

 

La trilogie du Cardinal Joseph Ratzinger/Benoît XVI, concernant la vie de Jésus Christ, est un exemple typique de ce travail de raccommodage, de calfatage sans fin, de tri sélectif de parmi des textes dits « sacrés » censés avoir Dieu comme auteur !… C’est une œuvre dans laquelle il a suivi au pas près toutes les interprétations ecclésiastiques et surtout Vatican II, tout en prenant soin d’adopter une attitude de « probité scientifique », pensant sonner le glas de l’exégèse biblique scientifique, qui sont des hypothèses sans cesse renouvelées, et qu’ils pourraient devenir à terme « théologiquement insignifiantes ». Il pense qu’en écrivant : « En deux cent ans de travail exégétique, l’interprétation historico-critique a désormais donné ce qu’elle avait d’essentiel à donner », il arrivera à biffer les vérités incontournables qui ne cessent de s’accroitre et de se déployer de par le monde grâce à cette critique.

 

Un exemple frappant qui a déjà passé : dans le deuxième tome, il avait développé un triste essai de mise au point historique et jugeait définitivement incompatible, christianisme et antisémitisme. Pourtant, nul n’ignore que c’est l’Eglise qui a créé l’antisémitisme depuis saint Paul, qu’elle l’a férocement et obstinément maintenu, et que maintenant elle s’en disculpe pour des raisons politiques, en ne cessant de faire concessions et courbettes aux sionistes!

 

Le troisième et dernier ouvrage qui achève cette trilogie, ayant pour titre L’Enfance de Jésus, publié mercredi (21/11 2012) représente, comme les deux précédents, un exemple grouillant de flagrants délits, de contrefaçons, faisant suite à la longue liste des manipulations commises par les tenants de l’Eglise,

car une « parole de Dieu », telle qu’on la qualifie et qu’on impose, personne n’a le droit de la toucher ou même de donner la priorité de l’une au détriment de l’autre. Une analyse détaillée de ce texte nécessiterait un ouvrage et non ce modeste article. Cependant, quatre exemples précis suffisent pour démontrer ce long radoubage : la virginité de Marie ; la date de naissance de Jésus ; la fuite en Egypte ; la résurrection de Jésus.

 

Mais avant de développer ces quatre points, il est nécessaire de signaler que : En comparant les différents Évangiles canoniques, on constate tout d'abord de nombreuses disparités, quand ce ne sont pas des contradictions irréconciliables ou incontournables. Une foule de questions se pose sur les véritables auteurs des Évangiles et sur leur date ou sur les preuves de l'existence historique de Jésus d’après ces textes. Qu'il s'agisse de sa naissance, de sa mort ou de sa résurrection, les textes divergent, avec parfois des conséquences théologiques considérables. Ses enseignements aussi sont contradictoires : Matthieu invite à respecter la Loi juive, alors que Paul la rejette catégoriquement dans ses Épîtres. Nulle existence de la Trinité, du Paradis céleste et de l'Enfer entre tant d’autres innovations. Au final, le Jésus des églises et des croyances populaires semble bien loin de celui dont les Saintes Écritures dessinent le contour. On ne peut qu’affirmer, d’après ces textes, que ce Jésus là est un personnage composite, illogique, voire contradictoire, construit au fil du temps, selon les besoins d'une Église à la recherche d'une cohérence idéologique pour s’imposer et pour évangéliser le monde, au lieu d’avouer et de s’excuser de tous ses flagrants délits commis le long des siècles !

 

La virginité de Marie :

 

Une faute de traduction de la prophétie d’Isaïe donna naissance à la légende de la vierge-mère, en écrivant : "la vierge" au lieu de "une jeune femme" dans le texte original. La prophétie rectifiée dit : « Voici que la Vierge est enceinte. Elle enfantera un fils et lui donnera le nom d’Emmanuel » (Isaïe 7 :14). Le mot "vierge " est correctement traduit dans la version du roi James par les mots « une jeune femme », qui est en fait la traduction précise du mot hébreu « Almah », qui apparaît tout au long du texte hébreu, en lieu et place du mot « bethula » qui signifie « vierge ». Cette correction de la faute de traduction n’apparaît que dans la traduction anglaise ! Toute la critique moderne a relevé cette faute prémédité de traduction que l’Eglise continue à maintenir et pour cause.

 

Ajoutons que selon Matthieu, Marie se trouve enceinte tandis qu’elle est encore chez ses parents, âgée de 10 ou 11 ans. En apprenant sa grossesse Joseph l’accepte chez lui, (Luc 2 :3-5), etc...

 

Plus tard on assiste à un autre rajout : le pape Sirice, en 390, imposa la virginité de Marie « avant, durant et après » l’accouchement ! Mais cela n’empêche qu’elle devienne la « Mère de Dieu », au Concile d’Ephèse en 431, puis, l’Eglise la promeut encore une fois pour lui faire partager la Rédemption avec son Fils, ce qui contredit carrément textes, dogmes et Conciles. Cela importe peu : on laisse faire, on laisse passer !! Et en 1950, Pie XII fait de l’Assomption de Marie un dogme infaillible de la foi catholique. Imitant en cela Jésus qui est monté au ciel le même jour que sa résurrection, selon Marc, et après quarante jours selon Luc. D’ailleurs il n’est pas le seul qui soit monté au ciel : Elie et Enoch sont aussi monté au ciel, mais n’ont pas été déifié.

 

La date de naissance de Jésus :

 

Dans L'enfance de Jésus, le Cardinal Ratzinger/Pape Benoît XVI revient sur un évènement fondateur de la religion catholique : la naissance de Jésus. Et plus précisément la date de sa naissance, et cherche à savoir si l'arrivée de Jésus sur terre, de la Vierge Marie et de Saint-Joseph, ont quelque chose de "vrai", puis affirme que le fils unique de Dieu serait né quelques années plus tard, que l'erreur serait de "six ou sept années", précise-t-il si l'on prend en compte le calcul de l'astronome allemand, Johannes Kepler. Voire de "quatre années", si l'on choisit les "tables chronologiques chinoises"... "Il n'y a pas de référence sur la date de naissance de Jésus. Tout ce que nous savons, c'est qu'il est né sous le règne d'Hérode 1er le Grand (37 av. JC - 4 av. JC)", a-t-il affirmé tout en ajoutant que "personne ne le sait vraiment".

 

Avant de développer cette remarque chronologique, notons que sa sainteté laisse croire que Jésus est né de « la vierge Marie et de Saint Joseph », pour prouver le Jésus-homme, puis né de la vierge Marie et du Saint Esprit, pour prouver le Jésus-Dieu !!

 

Nul n’ignore que les évangiles, dits « paroles de Dieu », donnent trois dates différentes qui marquent 11 ans de décalage entre elles : le 7 avril 30 ; le 27 avril 31 ; et le 3 avril 33, selon l’évangile de Jean ou les synoptiques, la veille de Pâque ou le jour même de Pâque. En un mot : toutes les dates sont des hypothèses. Et deux généalogies différentes, l’une d’elles faisant Jésus de la lignée de David « selon la chair », comme dit saint Paul, ce qui porte atteinte à sa déité et surtout au fameux « Fils de Dieu ». C’est ce que le pape a essayé de camoufler en disant une fois : Marie et saint Joseph, une autre : Marie et le Saint Esprit. Puis il remet en cause les calculs du moine Denis le Petit, qui a déjà raccommodé la chronologie chrétienne pour concorder la date de naissance de Jésus, qui avait déjà un an lorsqu’il naquit selon ce père Denis !

 

« Le commencement de notre calcul du temps – la détermination de la naissance de Jésus – écrit le pape, remonte au moine Dionysius Exiguus (mort vers 550), qui s’est à l’évidence trompé de quelques années. La date historique de la naissance de Jésus est donc à fixer quelques années auparavant», écrit-t-il aussi simplement comme si de rien n’était !

 

A noter que Denis le Petit marqua le début du calendrier par 1 et non par 0, car le zéro n’était pas connu et utilisa pour ses calcul un calendrier sans année zéro, car ce dernier ne sera connut en occident chrétien que grâce à sa découverte, en Espagne, par Gerbert d’Aurillac. On dut attendre le début du second millénaire avant que l’on pût disposer du zéro.

 

Il est étonnant d’apprendre que ce Gerbert d’Aurillac, pape sous le nom de Sylvestre II (999-1203), favorisa l’introduction et l’essor en Occident de la numérotation de position, des tables d’opérations et des chiffres dits arabes. Il avait passé trois ans en Catalogne, où il s’initia à la science musulmane, étudiant les mathématiques et l’astronomie. Ce qui lui permit d’introduire en Europe le système de numérotation décimale et le zéro, utilisés depuis Al-Khawarizmi. Mais la probité scientifique du pape trouva inutile de mentionner ce que doit l’Occident chrétien aux hommes de sciences musulmans. C’est pas grave, le radoubage exige.

 

La date du 25 décembre est, en fait, une date frauduleuse, celle du Sol Invictus, Mithra, le Soleil invincible. C’est Jean-Paul II qui avoua la fraude ecclésiastique, le 22 décembre 1993, en déclarant : "Chez les païens de l'Antiquité, on célébrait l'anniversaire du soleil invincible, ce jour-là afin qu'il coïncide avec le solstice d'hiver. Il a semblé logique et naturel pour les chrétiens de remplacer cette fête par celle du seul Soleil véritable : Jésus-Christ ". Encore un aveu/délit qu’on laisse planer rien que pour l’apparente probité ecclésiale, ou pour la gloire de l’économie lucrative, puisque les préparatifs pour célébrer Noël, ce 25 décembre, se poursuivent avec l’installation d’un sapin de 25 mètres de hauteur dans la place saint Pierre du Vatican, et qui sera allumé par le pape le 14 décembre, malgré sa déclaration officielle disant que Jésus n’est pas né le 25 décembre ! Est-il lieu d’ajouter que les orthodoxes célèbrent la naissance de ce même Jésus-Christ le 7 janvier ?! Toutefois, ce chercheur méticuleux assure que la naissance du Christ un "25 décembre" n'a aucun fondement historique. "L'idée de célébrer sa naissance pendant la partie la plus sombre de l'année est sûrement liée à des traditions païennes et le solstice d'hiver" ! Si la vérité d’une constatation est si connue, pourquoi maintenir la fraude ?

 

La fuite en Egypte :

 

Matthieu raconte que l’enfant Jésus doit fuir pour échapper à la mort qui menace tous les nouveau-nés, qu’aucune source historique ne soutient. Ce qui est paradoxal, c’est de voir des juifs chercher refuge dans le pays de leur esclavage. Mais ce qui est plus illogique encore, c’est de voir la Sainte Famille traverser un désert aride et des chaleurs accablantes, le long de cinq cents kilomètres, sur un âne, ayant sur son dos la vierge, l’enfant, les vivres nécessaires pour un tel voyage, au moins de l’eau potable, quelques dattes et quelques vêtements pour le nouveau-né, tandis que saint Joseph les suit à pieds dans un marathon exceptionnel ! Au rythme de 15 kilomètres à pieds par jour il leur faut presque un mois de marche... Est-ce logique, quelle que soit la force herculéenne d’un vieux saint Joseph, d’une femme parturiente et d’un bébé qui ne supporterai point des secousses ininterrompues pendant un mois ?!

 

Tandis que Luc nie nettement cette fuite en Egypte en assurant, paroles divines d’évangiles, « ayant seul Dieu comme auteur », qu’ils sont allés directement à Nazareth, qui, par coïncidence, n’existait pas à l’époque !! Pourtant, Benoît XVI revient également sur le lieu de naissance du Christ et rejette les arguments de certains savants qui affirment que Jésus est né à Nazareth plutôt qu'à Bethléem, malgré le fait qu’on ne cesse de l’appeler Jésus de Nazareth !

 

La résurrection de Jésus :

 

Toutes les sources chrétiennes de l’histoire de Jésus ont été rédigées à la lumière de cette Résurrection, pivot central de la foi chrétienne, mais qui échappe catégoriquement à la science historique car, d’après les évangiles, personne ne l’a vue et il est impossible de lui trouver des confirmations scientifiques, surtout que les femmes qui ont vu le tombeau vide ont eu peur « et n’ont rien dit à personne ». A noter que chaque évangile donne une version différente, et que cette résurrection a d’abords été annoncée par : « Il est vivant », ce qui ne prouve point la ressuscitation. L’idée de « résurrection » est venue ensuite, en formulant les textes et les dogmes, quitte à contredire Jésus :

Luc rapporte que Jésus dit (20 :36) qu’à la résurrection « ils ne peuvent plus mourir car ils seront semblables aux anges : ils sont fils de Dieu, puisqu’ils sont fils de la résurrection », ce qui veut dire qu’ils seront spiritualisés, deviendront des esprits, qui ne peuvent absolument pas manger du poisson grillé comme on le prétend pour Jésus, qui est entré dans la chambre à travers les murs, puisque porte et fenêtre étaient fermées !! On ne peut être séparément, en même temps, et corps et esprit : esprit pour traverser les murs, corps physique pour manger du poisson. Là on se trouve carrément face à un choix déterminé : Ou bien on croit les paroles très logiques de Jésus, ou bien on croit les calfatages de Ratzinger, au lecteur de choisir comme bon lui semble !

 

Comme réponse à un évènement surréaliste, qui se veut un pivot principal de la Foi chrétienne, Benoît XVI insiste sur le fait que la résurrection de Jésus n’est pas un fait biologique (puisqu’incontournable et illogique), Il trouve qu’elle manifeste une nouvelle dimension de la réalité ! Cet évènement incompatible avec la science et la logique, pour la simple raison qu’aucun médecin honnête n’oserait dire que le cerveau humain demeure vivant après trois jours de décès, cet évènement, dis-je, ne l’est pas pour le pape qui le défend et veut continuer à l’imposer par les mots suivants : « Est-ce que quelque chose d’inattendu, d’inimaginable, quelque chose de nouveau ne peut exister ? Si Dieu existe, ne peut-il pas, lui, créer aussi une dimension nouvelle de la réalité humaine ? ».

 

Pensant donner du poids en faisant le rapprochement entre deux évènements aussi illogique l’un que l’autre, le pape écrit : « les trois jours de Jésus âgé de 12 ans dans le Temple semblent préfigurer le triduum de la tombe ». Cet élégant « Triduum », prétendument intellectuel, pour rappeler les trois nuits passées dans la tombe, contredit les évangiles. Si Matthieu rapporte les paroles de Jésus disant : « Après ma mort, mon corps sera dans le sein de la terre trois jours et trois nuits, comme Jonas est resté dans le ventre du Poisson ». Matthieu, en accords avec les trois autres évangélistes, déclare que Jésus est mort la sixième heure du vendredi, a été enterré la première heure du jour, le samedi, et est ressuscité d’entre les morts le matin du dimanche. Ce qui veut dire qu’il n’est resté dans le sein de la terre, selon les textes, qu’un seul jour et deux nuits.

 

Doit-on s’étonner de voir ce théologien si expéditif et rapide à stigmatiser les historiens et leur « cimetière d’hypothèses contradictoires », honorer si peu les exigences minimales de la raison humaine, à laquelle il ne cesse de s’y référer ? Il est triste de constater que ce grand Cardinale, qui fut pendant des années à la tête de l’Inquisition, bien que le nom de cette dernière ait changé deux fois, il est triste, dis-je, de voir ce grand philosophe incapable de surmonter les obstacles que lui présentent la critique scientifique, et de répondre par des simplifications apologétiques de l’histoire, le long de toute cette trilogie, qui se veut convaincante, et essaye de marquer un coup d’arrêt aux réductions historiques et aux travaux de la science critique, qui se trouve même au sein de l’Eglise !

 

A propos de l’éternelle répétition de sa sainteté, qui ne cesse de dire que le Dieu Jésus est un Dieu d’Amour, que pense-t-il surtout de cet incontournable verset : « Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici, et égorgez-les en ma présence » (Luc 19 :27), ce qui colle mal, au moins, avec « tendre l’autre joue ».

 

Il est triste de voir ce grand académicien, ce grand Benoît XVI s’attacher à réfléchir à l’aspect virginal de la naissance de Jésus et à sa prétendue résurrection, et conclure de ces réflexions que « les catholiques devraient considérer la naissance virginale et la résurrection du Christ comme des "piliers de la foi" car ils seraient d'indéniables indices du pouvoir de création divin ».

 

Existe-t-il encore sur terre un adepte qui puisse croire à tout ce calfatage en toute sincérité ? Ou bien les quelques 33.000 divisions et subdivisions de sectes chrétiennes sont une réponse sans paroles ?!

 

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