L’HONNEUR. CE SONT CEUX QUI NE L’ONT PLUS QUI EN PARLENT LE PLUS.

Djeha

 

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J'aurai personnellement souhaité que, face à l'insulte de ceux qui ont perdu le sens de l’État et du respect d’eux-mêmes, il n'y ait pas mieux que le silence abyssal du mépris et la rigueur et la sobriété de l'acte souverain: l'Algérie a les moyens légaux, économiques et politiques de rendre gorge à ces... gens.

 

Au reste, jamais nous n’aurions dû nous laisser prendre au piège de l’appel à résipiscence.

 

Le peuple algérien n’est pas un peuple qui marchande ses afflictions comme d’autres industriels de la culpabilité qui font grand commerce de leurs scarifications.

 

Le peuple algérien a obtenu satisfaction auprès du tribunal de l’histoire.

 

Ses djebels furent ses prétoires. Ses martyrs ses avocats. Et le prix de sa liberté retrouvée.

 

Qu’avions nous à exiger contrition et pénitence auprès des bourreaux ?

Des décennies après que l’histoire ait rendu son verdict ?

 

Il est vrai que nos « grands chefs » ont perdu le sens de la transmission. L’Algérie est devenu un grand marché (« irréversible » et amnésique), et l’on apprend à notre jeunesse l’art de se vendre au mieux disant.

 

Mais si réponse il devait y avoir, celle de Badr’Eddine Mili publiée dans le Soir d’Algérie du 05 novembre aurait pu en faire office. On peut en discuter quelques passages. Mais Djeha aime bien ses coups de griffes. Elle est bien meilleure et plus juste que beaucoup des réactions infantiles et idiotes que j'ai lues ici et là.

 

Certains de nos con-patriotes, je l'avoue, me donnent quelques fois envie de changer de planète.

 

Notre principal problème, au fond, n'est pas l'adversité: une nation debout mesure la valeur de sa cause au nombre de ses ennemis. Ce sont les parasites insatiables qui s’improvisent en patriotes de circonstances, tous ces opportunistes verbeux et stériles.

 

Ces tambours qui sonnent creux que nous avons dans le dos qui me préoccupent davantage.

 

Ces « frères » dont les Dieux seraient amènes de nous en préserver.

 

"Si nous n'y prenons garde, un jour viendra où certains des nôtres seront des ennemis plus féroces que ne l’'ont jamais été les colonisateurs de ce pays" Houari Boumediene.

 

Djeha

 

BADR’EDDINE MILI À PROPOS DU GESTE DE L’ANCIEN MINISTRE FRANÇAIS DE LA DÉFENSE :

 

«Un nain nommé Longuet»

 

Tout le monde sait, y compris en France, le pays du mot de Cambronne,

que la plupart d’entre eux, à qui on a enseigné, à l’ENA, les classiques du parfait gentleman en politique, usent et mésusent, à propos de tout et de rien, du langage le plus ordurier qui soit, ramassé sur les comptoirs de bar de la mafia niçoise et corse, chez les amis d’Estrosi, de Brice Hortefeux et de Pasqua.

 

Nous n’avons pas besoin de rappeler ici, dans quelles circonstances, les fameux «n’ayez crainte, madame, nous les nettoierons, tous, au karcher» et «casse-toi pauv’ con» sont entrés, en fanfare, dans le dictionnaire de la politique, dite autrement. L’exemple venant d’en haut, comment voulez- vous que l’intendance ne suive pas et que , sur les traces de l’ancien plus haut magistrat de l’Etat, n’importe quel vaguemestre, ayant détenu un maroquin, n’aille pas, lui aussi, de sa petite tirade, empruntée au verlan, le plus cru, du Bois de Boulogne ?

 

L’opinion française, dans ses segments les plus malsains, en particulier ceux liés à la droite de la droite et au Front National, se reconnaît, pour l’essentiel, dans les rodomontades de ces nervis aux pieds d’éponge. C’est pourquoi, ils redoublent de férocité, en ces temps de crise économique et sociale, d’islamophobie, de délit de faciès et de «pain au chocolat» et surtout lorsqu’il s’agit de traiter de l’Algérie, cette arête qui leur est restée en travers de la gorge, depuis 1962. Et lorsqu’ils sont à bout d’arguments – ce qui est malencontreux pour un politicien dont le métier est d’en trouver, obligatoirement, même fallacieux – ils passent du cinéma parlant au cinéma muet, avec des gestes appris dans les boudoirs de Madame Claude.

 

Lorsque j’ai vu cette séquence jouée, sur LCP, par un second rôle de comédie de boulevard, je n’ai pu m’empêcher de me rappeler le refrain du grand Brel qui martelait : «Les bourgeois, c’est comme les cochons, plus ils sont vieux plus ils deviennent cons…». Et ça vient nous rabâcher le discours servi à la sauce de «Ya bon banania !» sur les bonnes manières et les bienfaits de la civilisation que la colonisation nous aurait laissés en héritage. Après cela, ne venez pas demander aux Algériens, pour apostropher ce genre d’énergumènes, de mettre des gants et d’aller puiser leurs réparties dans le lexique des mots en rond de Vauvenargues ou de Ronsard. Au contraire, et à l’allure où vont les choses, ils ne sont pas loin de penser qu’il y a des coups d’éventail qui se perdent, bêtement, dans la nature.

 

En vérité, ce Longuet, un délinquant de droit commun, récidiviste, qui a rejoint, dès l’université, les escouades fascistes des barbouzes, exécuteurs des basses besognes et reconverti, par la suite, à la Chiraquie, en compagnie de la bande à Léo, appartient à la race des lâches qui ne manifestent leur hostilité qu’à distance.

 

Il me rappelle les petites frappes de l’OAS qui ne s’en prenaient, les derniers mois de la guerre, qu’aux victimes algériennes isolées, les femmes de ménage et les garçons de café, Il faut avoir été taillé dans l’étoffe des fleurs bleues des romans de la Comtesse de Ségur ou dans celle de la pire espèce des imbéciles heureux pour croire, un seul instant, que les politiciens français, toutes tendances confondues, sortent d’un cloître de vierges ayant prononcé leur vœu de chasteté, la langue trempée dans le vocabulaire châtié d’Ignace de Loyola ou de St Thomas d’Aquin, travaillant, tôt le matin, dans les quartiers européens, mais qui détalaient, comme des lapins, sous les tirs des commandos du FLN-ALN, en criant «Maman ! Maman !».

 

Ceci dit, et au-delà de la forme choisie par ce sous-fifre des Américains en Afghanistan et en Libye, pour exprimer sa haine de l’Algérie, ce qu’on doit en retenir — quand au fond — c’est que le problème de mémoire qui détermine les relations entre l’Algérie et la France demeure entier et que l’Etat français, dans ses strates décisionnelles, détentrices du pouvoir réel, reste très réticent et, même, opposé à une reconnaissance des crimes que ses gouvernements colonialistes ont commis contre notre pays, malgré le petit pas — partiel et, quelque part, ségrégationniste — effectué par le président François Hollande qui semble tenir compte des pesanteurs de cet état d’esprit, prisonnier qu’il est d’un fantasme collectif qui illusionne la France.

 

Une France qui continue de croire qu’elle est, toujours, à la tête de son ancien Empire colonial et qu’elle peut l’activer à sa guise, en fonction de ses intérêts, ne songeant pas, un seul instant, qu’elle se trompe d’époque, s’arrogeant, de façon factice, le pouvoir de donner des leçons, comme dans le discours de Dakar, à des peuples restés, selon elle, en dehors de l’Histoire, même si cela a été, dernièrement, corrigé, du bout des lèvres, à Kinshasa. Artificiellement gonflée par le rôle de supplétif que les Etats-Unis semblent lui reconnaître, à leur traîne, elle peine à prendre la mesure du monde que de nouvelles puissances s’apprêtent à gouverner. Pas plus qu’elle ne veut admettre que l’ère des «il faut» de Mitterrand et de Kouchner est révolue et que l’Algérie est devenue une puissance de près de 40 millions d’habitants qui a son mot à dire, peu encline à s’embarquer dans n’importe quelle relation pérenne, sans poser ses conditions qui relèvent de la morale, de la dignité et des droits humains liés à l’Histoire.

 

Une perspective qui n’a pas l’heur de plaire, aussi, à Collard, la doublure, le nouveau Tixier-Vignancourt, entré au Parlement, en entretenant, auprès des nostalgiques, la flamme de «l’Algérie française», abondamment illustrée, en ce cinquantenaire de l’Indépendance, par «des œuvres d’art» commises par les cinéastes et les historiens idéologues français, avec l’assistance active de certains de nos «intellectuels ».

 

Et c’est là où le bât blesse, car si on doit, finalement, s’en prendre à quelqu’un, c’est bien à ceux qui développent, chez nous, des positions ambigües, qui observent un silence gêné ou complice sur des questions de principe et qui apportent, de ce fait, de l’eau au moulin de ces Janus de droite qui tiennent, tantôt, le devant de la vitrine, tantôt, le fond de l’arrière-boutique, un peu à la façon de ce triste sire de Longuet, un manchot qui rêve d’avoir du jarret et qui se plante comme un pied. Heureusement qu’il y a, encore, des hommes, dans notre pays, pour lui remonter les bretelles ! Ça lui apprendra à jouer au mime Marceau !

B. M.

 

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