Les réseaux sociaux : un bien ou un mal ?

Grigory Milenine

 

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© Collage : La Voix de la Russie

La dépendance des réseaux sociaux est en train de se développer, et s’étend désormais aux organisations entières. N’ayant pas de page Facebook, une personne pourrait perdre son emploi, voire même être mise en examen par les médecins et la police. Les réseaux sociaux, un service, auquel on souscrit volontairement, sont devenus aujourd’hui un outil puissant dans les mains des forces de sécurité.

 

Le quotidien allemand Der Tagesspiegel vient de rendre public un fait choquant. Les ressources humaines des nombreuses entreprises aux États-Unis vérifient si les personnes qu’elles engagent ont un compte Facebook. Et si une personne n'a pas de compte Facebook, l’entreprise risque de refuser de l’engager. Pour l'employeur, un tel candidat est soit trop discret, soit trop solitaire. Un jugement qui est loin de faire l’unanimité.

 

« Certains n’en ont tout simplement pas besoin. Il y a des gens qui préfèrent voir leurs amis en vrai pour discuter avec eux », affirme Nikolaï Toumanov, spécialiste du Centre scientifique national de recherche sur la dépendance du Ministère de la Santé et du Développement social de Russie. « Il s'agit d'une forme de communication assez particulière, et elle ne convient pas à tout le monde. Pour communiquer, chacun agit comme cela lui plaît ».

 

Une personne qui n'a pas de compte dans les réseaux sociaux n’est pas normale. Telle est la conclusion récente du psychologue allemand Christoph Müller, qui illustre sa position sur l’exemple d’Anders Breivik ou celui du « tireur du Colorado » James Holmes, qui, tous deux, n'étaient pas enregistrés dans les réseaux sociaux. Selon Müller, l'absence d’un profil Facebook suggère une nature anti-sociale de l’individu. Nikolaï Toumanov est opposé à une telle interprétation.

 

« Si une personne ne participe pas à cette forme de communication, cela ne veut pas forcément dire qu’elle a des troubles de comportement. Toutefois, si elle n'est pas en mesure de communiquer avec les autres par un autre moyen que celui des réseaux sociaux, là j’aurais tendance à penser, qu’elle présente une attitude dangereuse. C’est difficile de substituer une vraie discussion en tête à tête. L’homme a besoin de ce genre de communication, car il est un être social, très social ».

 

Nikilaï Toumanov rappelle que les réseaux sociaux sont un phénomène global et spontané, et il sera possible de juger de leurs conséquences sur la psychologie des gens seulement d’ici 20 à 30 ans. Cependant, Maria Starikova, psychologue, spécialisée sur les questions du suicide critique fortement la conclusion de ses confrères occidentaux.

 

« Je pense qu’il est totalement infondé, voire même stupide de tirer ce genre de conclusions. Beaucoup de mes amis, des personnes psychologiquement stables, n’ont pas de pages sur Facebook, et ne sont pas enregistrés dans d’autres réseaux sociaux, comme Vkontakte ou Odnoklassniki. Ils ont 30 ans et plus, et je trouve cela normal. C’est le choix de chacun ».

 

Les services de renseignement ont déjà utilisé à plusieurs reprises les réseaux sociaux de manière active dans le but d’obtenir des renseignements divers. Il faut donc adopter une approche plus attentive par rapport à leur utilisation, conseillent les psychologues russes. /L

 

http://french.ruvr.ru/2012_08_17/reseaux-sociaux/

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