Le devoir des Britanniques envers le peuple palestinien!

Raed Salah

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En juin 2011, je suis arrivé en Grande-Bretagne pour une tournée de conférences, pour attirer l'attention sur le sort de mon peuple, les citoyens palestiniens d'Israël.

La tournée devait durer 10 jours. Au lieu de cela, j'ai dû rester 10 mois pour résister à une tentative de la ministre de l'Intérieur, Theresa May, de m'expulser, à la suite d'une campagne de dénigrement contre moi et ce que je représente. Je ne me suis pas battu seulement pour moi, mais pour tous ceux qui sont salis parce qu'ils soutiennent la cause palestinienne.Depuis 1990, je suis allé plusieurs fois au Royaume-Uni pour des conférences. Cette dernière fois, j'ai été arrêté, emprisonné et on m'a dit que je devais être expulsé vers Israël parce que ma présence au Royaume-Uni était "une menace à l'ordre public". Un juge a ensuite jugé que j'avais été illégalement détenu, mais les conditions de libération sous caution ont continué à restreindre drastiquement ma liberté, rendant impossible que je parle comme j'en avais l'intention.  

Après 10 mois de bataille juridique, j'ai maintenant été blanchi sur tous les motifs par un juge du tribunal de l'immigration, qui a jugé que la décision de Madame May de m'expulser était "tout-à-fait inutile" et qu'elle avait été "trompée". Les preuves sur lesquelles elle s'était fondée (qui comprenaient un de mes poèmes qui a été bidouillé pour le faire apparaitre anti-juif) n'étaient pas, a-t-il conclu, un portrait juste de mes prises de position. En réalité, je rejette toute forme de racisme, dont l'antisémitisme.

Je ne me fais aucune illusion qu'en dépit de ce jugement, les pom-pom girls d'Israël en Grande-Bretagne continueront à me salir. C'est le prix à payer pour tout dirigeant et militant palestinien.Cela fait longtemps que mon peuple - les Palestiniens - est victime du racisme israélien. Nulle part les victimes du racisme ne devraient jamais tolérer ni soutenir les abus contre un autre peuple. Les souffrances des citoyens palestiniens d'Israël ont été longtemps ignorées. Mais il y a aujourd'hui une prise de conscience croissante, qui explique partiellement cette campagne de diffamation à mon égard. En décembre 2011, des ambassadeurs de l'Union européenne en Israël ont fait part de leurs graves préoccupations sur la discrimination israélienne, notant que "non seulement la situation de la minorité arabe palestinienne en Israël ne s'améliore pas, mais elle se détériore davantage."

Il y a environ 1,5 million d'Arabes en Israël. Nous représentons 17% de la population, mais nous sommes confrontés à un barrage de mesures racistes et de lois discriminatoires. Nous recevons moins de 5% des subventions allouées par le gouvernement au développement. Les dépenses publiques pour les enfants dans les municipalités arabes sont d'un tiers inférieures à celles destinées aux enfants dans les municipalités juives. Le salaire horaire moyen des ouvriers arabes est environ 70% de celui des ouvriers juifs. Tout juif, de n'importe quel pays, est autorisé, selon la loi d'Israël sur le retour, à s'installer en Israël ; les réfugiés palestiniens ne sont pas autorisés à exercer leur droit au retour. Alors qu'un juif peut vivre partout en Israël, un citoyen palestinien ne le peut pas. Les juifs peuvent se marier avec qui ils veulent et vivre avec leur conjoint en Israël. Pas les citoyens palestiniens.

Dans le système judiciaire criminel, une étude de 2011 commanditée par l'administration juridique d'Israël et l'association du barreau israélien a révélé que près de la moitié des arabes étaient condamnés à des peines de prison pour certains délits, comparés à un tiers des juifs. 63,5% des arabes accusés de crimes violents étaient condamnés à la prison, contre 43,7 des juifs accusés des mêmes délits.

L'éducation est l'un des secteurs où les citoyens palestiniens sont discriminés en Israël. Le gouvernement israélien alloue moins d'argent par personne pour l'éducation des enfants arabes que pour les enfants juifs. La conséquence dramatique est que le taux d'échec scolaire est trois fois plus élevé parmi les arabes que parmi les juifs.

Nulle part l'injustice n'est aussi frappante que dans le Nakab. Vivant dans la misère dans des villages "non reconnus", les bédouins arabes n'ont droit à aucun des services de base comme l'eau, l'électricité, les soins médicaux. Le village de al-Araqib a été démoli 35 fois par le gouvernement israélien ; chaque fois, ses habitants l'ont reconstruit.

Malgré la politique israélienne de "transfert", autre terme pour nettoyage ethnique, les Palestiniens ne partiront pas. L'Etat israélien peut occuper nos terres, démolir nos maisons, creuser des tunnels sous la vieille ville de Al-Qods, nous ne disparaitrons pas. Au contraire, nous aspirons maintenant à une direction élue au suffrage direct pour les Palestiniens en Israël, un leadership qui représenterait réellement nos intérêts. Nous ne voulons que les droits légaux que nous reconnaissent les conventions et le droit international.

La question palestinienne ne peut être résolue que si Israël et ses supporters en Grande-Bretagne abandonnent les dogmes de suprématie et adhèrent vraiment aux valeurs universelles de justice et d'équité. La Grande-Bretagne a une responsabilité particulière en cela, parce qu'elle est l'unique responsable de nos souffrances : notre tragédie nationale a commencé avec la Déclaration Balfour.

La Grande-Bretagne a appliqué la première partie de la déclaration, qui promettait la Palestine comme foyer national du peuple juif, mais a ignoré la partie qui déclare : "(...) étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine." Si l'on doit tirer une leçon de cette affaire sordide, c'est qu'il n'y a rien à gagner à me faire dire des mensonges, ni à m'exclure du courant dominant du discours public.

Une cérémonie intitulée "Et il est revenu victorieux" a été organisée le 18 avril par le Mouvement islamique en Israël pour fêter le retour de Sheikh Raed Salah et sa victoire sur la ministre britannique de l'Intérieur. Des milliers de membres et de partisans du Mouvement se sont rassemblés au Salaam Hall, dans le district de Umm al-Fahm, avec de nombreuses délégations de divers partis politiques et mouvements, dont une délégation du groupe juif orthodoxe antisioniste, Neturei Karta. (ndlr)

Source et photos : Middle East Monitor

http://www.alterinfo.net/Le-devoir-des-Britanniques-envers-le-peuple-palestinien_a75028.html

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