George Orwell rencontre Mel Brooks lors de la détention d'un activiste international

La répression constante des activistes internationaux a pris une tournure grotesque dans la soirée de jeudi 19 janvier à Al-Khalil, aussi appelée Hébron. Vers 19h30, sur le chemin de son appartement, un activiste est arrivé à un check point militaire où deux soldats de garde, le reconnaissant comme activiste et observateur international à Al-Khalil, ont exigé de le fouiller. Découvrant dans son sac deux poches de thé, dont ils ont clamé que c'était de la drogue, et un kit couteaux-fourchette-cuillère de camping, ils ont aussitôt appelé la police pour qu'elle l'arrête.

Par Jack English

Jack English est un activiste d'ISM. Son nom a été changé.

Jack English

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A leur arrivée sur les lieux, toutefois, les officiers de police ont confirmé qu'il était légal d'être en possession de thé et de couverts. Après une longue discussion avec les soldats, l'activiste a été informé qu'il serait quand même détenu et emmené au poste de police de la colonie voisine illégale Kiryat Arba pour interrogatoire, sous l'accusation d'avoir "insulté un fonctionnaire".

Et le plus incroyable, c'est que l'acte spécifique allégué était d'"avoir pété sur un soldat".

Sur le chemin du poste de police, le soldat accusateur s'est mis à chanter avec enthousiasme, sûr que l'international serait expulsé suite à cette infraction flatulente présumée. Evidemment, après une longue attente et un bref interrogatoire, les accusations ridicules ont été annulées et l'activiste libéré.

Alors qu'il quittait le poste, le soldat lui a dit, en guise d'au-revoir menaçant, "Je me souviendrai de ton visage. Je serai ton pire cauchemar."

Tandis que l'absurdité comique de l'incident pose sérieusement question sur la maturité de beaucoup des membres armés jusqu'aux dents de l'armée israélienne d'occupation, et sur l'intégrité professionnelle des officiers de police israéliens qui ont tenté de donner une suite aux accusations, il est nettement moins drôle quand on le replace dans le contexte de l'occupation, et en particulier de la situation à Al-Khalil, où 600 colons illégaux se sont emparés du centre-ville, protégés par quelques 2.000 soldats israéliens d'occupation, qui veillent avec zèle à faire respecter l'interdiction faite aux Palestiniens de passer par certaines rues et la fermeture de 1.800 magasins palestiniens dans et autour de la rue Shuhada : raids fréquents dans les maisons palestiniennes, fouilles humiliantes, harcèlement et détention lorsqu'ils passent par les nombreux check points militaires du centre-ville.

Pendant ce temps, les colons illégaux sont protégés lorsqu'ils attaquent les habitants palestiniens restant dans le secteur et leurs biens, comme l'incendie de la voiture de la famille Abu Haikal dans le quartier de Tel Rumeida samedi dernier, pendant que les soldats regardaient.

Même la simple présence de divers groupes internationaux qui sont là pour observer et documenter ces abus à Al-Khalil sont considérés avec un dégout non dissimulé tant par les colons que par l'armée. Les colons répondent fréquemment à cette présence par des attaques verbales, sexuelles et physiques contre les internationaux pendant que les soldats présents ferment ostensiblement les yeux, quand ils ne les agressent pas eux-mêmes directement : détentions injustifiées, longues et fréquentes, tentatives récentes de raid dans les appartements de l'ISM et de l'équipe des Christian Peacemakers, et, quand c'est possible, comme le montre ce dernier incident, arrestations sous les prétextes les plus absurdes.

Il est important de noter que tandis que les internationaux ont au moins l'"avantage" de relever de l'application du droit civil israélien et de ses contraintes civiles, les Palestiniens peuvent être arrêtés par les soldats eux-mêmes, ils subissent des détentions beaucoup plus longues, sont traduits devant les tribunaux militaires israéliens, et sont condamnés à des peines de prison obscènement longues.

C'est pourquoi il est tellement important de maintenir ici une présence internationale, et ce dernier incident montre que cette simple présence est considérée comme une menace. Le travail d'exposition des réalités de cette occupation par les Palestiniens et les internationaux est essentiel dans le combat contre l'effacement sioniste systématique de l'histoire et de la culture palestiniennes, et le vol de leur droit à leur terre et à la liberté.

six hyènes entourent une lionne

Une Palestinienne de Tel Rumeida harcelée et humiliée par un groupe de jeunes colons.

Source : Palsolidarity

Traduction : MR pour ISM

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