Des domestiques se crêpent le chignon

Djeha

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UNE QUERELLE DE SUPPLETIFS

Les faits, tels que rapportés dans le Quotidien d’Oran du 18 janvier : la dernière visite de l’Emir à son homologue mauritanien a tourné au vinaigre (ou au leben à date limite de consommation dépassée). Le président maure n’aurait pas apprécié à leur juste et opportune valeur les conseils fraternels en matière de « gouvernance démocratique » que lui aurait prodigué sa magnanime majesté, dont on sait par ailleurs que les Rois et Émirs du Golfe sont les plus exemplaires et plus sublimes représentants.

Il semblerait que l’altercation entre les deux honorables chefs d’Etat a atteint une fission telle que la Cheikha Mouza Ben Nasser Al Massnad, épouse de l'Emir du Qatar, y aurait laissé la "Fondation Qatar-Mauritanie pour le développement social" qu’elle préside et finance.

Suite à cette dispute de bac à sable, on peut imaginer que le Qatar va organiser (avec la complicité savante et médiatique d’un BHL et la ferveur transfigurée d’un Jupé anglo-saxonisé, raide dans ses allégeances), une révolution « démocratique » en Mauritanie. Le truc habituel, à l'usage des gogos, qui sert à déquiller les importuns: « un peuple menacé par un dictateur sanguinaire ». Ce serait heureux car dans ce dernier pays, ce ne sont pas les révolutions de palais qui manquent. Son histoire en est parsemée depuis l’ectoplasmique Ould Dada.

Non. Il y a malheureusement peu de chance que cela se produise.

Si le président mauritanien a foutu dehors de chez lui ce respectable gardien de chameaux, c’est parce qu’il sait que « les liens d’amitié » très solides qu’il a avec Israël et l’Oncle Sam lui épargnent tous les ennuis que pourrait lui causer son « frère » qatari à la gandoura qui flotte aussi large qu’est nanométrique la cacahuète qui lui sert de cerveau.

La règle est claire : l’intelligence des vassaux se limitera à bien se placer au mieux de leurs intérêts sur le gradient déplafonné de la subordination.

Il y a très longtemps, contait Cioran, du temps où les hommes tenaient à peu près debout, Diogène (pas celui-là - Laërce, son biographe - l’autre, le « cynique ») malencontreusement capturé, était interpelé sur ses qualités pour être vendu sur le marché aux esclaves. Sa réponse était restée célèbre : « Je sais commander. Demande donc qui veut acheter un maitre ! ».

Foin d'antiquités. Laissons donc le Qatar se ruiner à se payer une équipe de foot dans le championnat européen le plus nul depuis Zidane 1er. Et inquiétons-nous : vers quel protecteur les dirigeants algériens se retourneront-ils si jamais le schtroumpf enturbanné assis à la tête de ce derrick minuscule perdu entre Iran et Emirats leur cherchait querelle ?

Principe de gouvernance élémentaire : le peuple souverain (laissez moi à mes illusions) est le seul bouclier efficace que possèdent les dirigeants, quels que soient la taille des biscotos des gougnafiers qui les menacent. Mais pour cela il y a une toute petite condition à satisfaire, trois fois rien : qu’ils soient honnêtes et légitimes.

Et si c’est très terriblement difficile à atteindre qu’ils parviennent au moins à nous en convaincre et on ira voter, même avec les pieds.

Djeha

 

Un centre de l'épouse de l'Emir fermé: Rien ne va plus entre le Qatar et la Mauritanie

Salem Ferdi, Le Quotidien d’Oran, mercredi 18 janvier 2012

La Mauritanie ne décolère pas contre l'Emir du Qatar dont la visite à Nouakchott avait été abrégée, le 5 janvier, à la suite d'un échange vif avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz qui n'a pas apprécié les conseils de «réformes démocratiques» qui lui étaient prodigués par son invité. L'Emir du Qatar a démenti. Son ambassadeur a été reçu par le président Abdel Aziz pourtant.

Le président mauritanien, furieux, se serait levé et laissé l'Emir du Qatar seul. Après une heure d'attente, ce dernier a quitté le pays sans aucune formalité protocolaire. Ni les ministres, ni les personnalités, ni même la télévision publique mauritanienne, n'étaient présents pour le départ de l'Emir. Pourtant, à Tunis, où il est venu participer à la commémoration du premier anniversaire de la révolution, a fait part de son «étonnement» au sujet des informations faisant état de «divergences entre lui et le président Aziz».

Il a tenu à préciser qu'il a bien été salué à son départ par le président mauritanien, non pas à l'aéroport mais au palais présidentiel. La partie mauritanienne est restée très peu communicative sur le sujet confortant implicitement les nouvelles sur un clash au cours de la visite de l'Emir du Qatar et d'Al Jazzera, à Nouakchott. L'affaire qui est un grand sujet de discussion en Mauritanie, a permis de conforter le président Ould Abdel Aziz auprès de l'opinion. Même les opposants ont approuvé son attitude. Certains en Mauritanie parlent même d'un Emir du Qatar «renvoyé» du pays pour son attitude suffisante. L'ambassade du Qatar à Nouakchott a tenté de calmer les choses en insistant sur les «relations de fraternité et de coopération» entre les deux pays.

Pourtant, alors que les choses semblaient «apaisées», les autorités mauritaniennes viennent de décider de fermer un centre de promotion sociale dans l'est de la Mauritanie, relevant de la «Fondation Qatar-Mauritanie pour le développement social» que préside et finance Cheikha Mouza Ben Nasser Al Massnad, épouse de l'Emir du Qatar. Le récit que fait le correspondant du site marocain Lakome.com de la manière dont le centre a été fermé, montre clairement qu'il s'agit d'une mesure de rétorsion. Un professeur de mathématiques, dans ce centre, rapporte que le gouverneur de la ville a convoqué le directeur et l'a informé qu'une décision de fermeture a été prise à Nouakchott. Il ne lui a donné aucune explication.

«C'EST SERIEUX OU C'EST UNE PROMESSE DE HAMAD ?»

Les courants politiques mauritaniens, même ceux qui sont fermement opposés au président Aziz, sont unanimes pour rejeter l'immixtion du Qatar dans les affaires internes. Pour les partis nationalistes et de gauche, rassemblés au sein du «Front de soutien à la résistance», la «souveraineté et la liberté de la décision de la Mauritanie ne peuvent faire l'objet d'aucun marchandage financier ou économique». L'ambassadeur du Qatar a multiplié les efforts en direction des politiques et des journalistes mauritaniens. Avec une incidence faible puisque le centre de Cheikha Mouza a été fermé, dans un contexte marqué par des commentaires peu amènes à l'égard des activités du Qatar. D'autant qu'en faisant les comptes, beaucoup relèvent que le richissime Qatar n'a financé aucun projet sérieux et que la seule activité notable a été la création d'une succursale de la Banque du Qatar. Les promesses d'investissement non tenues de l'Emir de Hamad Ben Khalifa se sont d'ailleurs transformées en source de moqueries chez les Mauritaniens. Ainsi, quand ils se donnent rendez-vous, les Mauritaniens tiennent à poser la question : «C'est un rendez-vous sérieux ou c'est une promesse de Hamad !».

http://www.alterinfo.net

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