Remodelage Par La Force Du Moyen Orient Pour Sauver L’Entité Coloniale Sioniste Illégitime

changements stratégiques géopolitiques

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L’analyste égyptien expérimenté, Muhammed Hassanein Heikal, ancien ministre de l’information sous Nasser et directeur d’Al Ahram pendant plusieurs années a fait une analyse très pertinente visionnaire des mouvements de contestation dans certains pays arabes volontairement ignorée ou parfois durement critiquée y compris hélas par des Arabes le qualifiant de «conspirationniste». Il y dénonce ce qu’il appelle le « nouveau Sykes Picot » organisé pour sauver l’entité sioniste illégitimement installée en Palestine en divisant les Arabes pour leur faire croire que le véritable conflit régional n’est pas arabo israélien mais arabo perse.

 

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13 Novembre 2011 Muhammed Hassanein Heikal sur le nouveau Sykes Picot

Extraits traduits en français d’une traduction d’un compte rendu en anglais de l’intervention en arabe de Muhammed Hassanein Heikal sur Al Jazeera.

Mohammed Hassanein Heikal : «Ce qui se passe actuellement ce n’est pas un « printemps » mais un nouveau « Sykes -Picot « pour diviser les Arabes »

Nasrallah : «Ce qui se passe au Yemen en Syrie et dans la région fait partie d’un plan américano sioniste de fragmentation ».

L’écrivain et analyste politique Muhammed Hassanein Heikal a déclaré que les évènements qui secouent actuellement le Monde Arabe ne sont pas un « printemps » mais un nouveau « Sikes Picot » pour diviser la région arabe et s’emparer de ses ressources et territoires selon 3 plans.

Le premier plan est « euro américain « le deuxième est iranien, et le troisième turc en plus d’un ½ plan israélien pour faire enterrer le problème palestinien. Il avance que les révolutions ne sont pas fabriquées en usine et qu’il est impossible qu’elles réussissent de cette façon. Les Révolutions n’ont pas lieu de sorte que des forces externes affamées de pouvoir « remettent les clés » mais en fait elles cherchent plutôt à satisfaire leurs propres intérêts et personne ne doit s’imaginer que la libération des peuples passe avant les propres intérêts des étrangers.

Il a fait remarquer que la reconnaissance américaine et occidentale des Frères Musulmans ne découlait pas de l’acceptation de leurs droits, ou par respect ou par sagesse - mais parce qu’ils ont suivi les conseils de spécialistes du Moyen Orient d’utiliser les évènements pour inciter à la division au sein de l’Islam au bénéfice des autres. Il a ajouté que l’euphorie des Frères Musulmans face à la reconnaissance américaine et occidentale de leur légitimité ne les a pas conduits à examiner les causes derrière cette reconnaissance après l’euphorie initiale….

…Il a fait remarquer que le plan occidental, euro américain, avance selon deux axes dans un mouvement en pince et d’encerclement. Le premier axe est visible audible et tangible et vise à plonger la région dans un conflit inter islamique spécifiquement sunnite shi’ite, et la réalisation de ce plan a commencé il y a plusieurs années quand le régime impérial en Iran est tombé et a été remplacé par le régime révolutionnaire islamique. En ce qui concerne le deuxième axe du plan euro américain c’est un axe parallèle à celui qui implique des conflits sectaires et se développe à grande vitesse pour dépasser les autres. Il s’agit de diviser la région selon les lignes de l’accord «Sykes Picot » avec des ajustements nécessaires dus aux circonstances changeantes.

Il a précisé que « les nouvelles cartes ne se basent pas sur l’héritage du califat ottoman mais plutôt sur l’héritage du projet national arabe qui a réussi à chasser le colonialisme occidental au cours de l’étape précédente et qui a essayé de remplir le vide (politique ndlt) mais a échoué « et que «l’état du califat ottoman a été in capable de protéger ses biens et par conséquent a perdu son héritage. Le projet arabe a été incapable de se protéger lui-même et par conséquent son héritage est actuellement en jeu ».

Heikal a développé son analyse disant : « le premier accord « Sykes Picot « c’était une ligne sur la carte allant de K à K - le K d’Akka ( Akko Palestine ndlt) et le K de Kirkuk (Irak du Nord majoritairement kurde) et divisait le Nord. Cette fois il n’y a pas de ligne de partage mais des localisations éparpillées. La première fois la division était une division géographique et en nations, mais cette fois la division est selon les ressources et localisations. Ce qui est divisé actuellement c’est d’abord le pétrole et autres richesses …le pétrole et autres richesses de la Libye après ceux de l’Irak. »

Répondant à une question lui demandant un exemple d’application pratique du nouveau Sykes Picot concernant ce qui est entrain de se passer en Libye, Heikal a répondu : « Nous savons de ce que nous lisons actuellement que les concessions pétrolière de la Libye sont entrain d’être distribuées selon des pourcentages connus publiquement : 30% pour la France (Total) 20% pour la Grande Bretagne (BP). La part britannique est moindre car la Grande Bretagne a obtenu plus de pétrole irakien. Je n’ai pas le reste des pourcentages de distributions devant moi là mais l’Italie affirme avoir obtenu son du (Eni) alors que les compagnies pétrolières américaines insistent pour être mises sur les listes de bénéficiaires. .. Après l’héritage des ressources il y a des distributions de sites pour des bases militaires pour la 6ème flotte à Tripoli pour les US, un centre des services secrets à Benghazi et Tobrouk pour la Grande Bretagne ; l’Italie a protesté disant que la Libye était considérée historiquement comme faisant partie de sa zone d’influence ; la France de l’autre côté de la mer a aussi ses demandes. Tout ceci alors que le bruit de la bataille se fait toujours entendre et que le flot de sang continue de couler »….

… Heikal a ensuite mis l’accent sur le fait que tous les composantes d’une révolution ont besoin de maturité pour qu’une révolution réussisse. Il a dit : « pour être totalement honnête les révolutions ne sont pas fabriquées en usine et c’est impossible qu’elles réussissent de cette façon. Les révolutions ne se passent pas avec une « remise des clés ». Il n’y a pas de révolution où les clés sont remises par des forces extérieures qui cherchent à contrôler. Ces forces extérieures cherchent en fait à satisfaire leurs propres intérêts et personne ne peut imaginer que la libération des peuples passe avant leurs propres intérêts. Nous avons découvert d’après ce que nous avons entendu et vu dans la péninsule arabe que des palaces ont été construits grâce à des contrats « clés en main » comme on dit. Ceci se passe aussi pour des ports et des aéroports : tout est payé d’avance en liquide en échange d’une remise de clés mais les révolutions sont des choses différentes ».

Heikal a dit : « j’ai lu il y a plusieurs semaines que l’OTAN veut ouvrir la voie à la libération de Tripoli mais j’ai des doutes quant à la volonté de l’OTAN de libérer ne serait qu’un cm de terre arabe ».

Il a ajouté : «Les Arabes n’ont pas tiré les leçons du passé ou du présent qu’il n’y a de pacte entre des nations que dans le cadre de ce qu’exige le pouvoir et qu’elles renonceront à tout pacte dés l’instant où leurs intérêts l’exigent. » Au cours de la conversation portant sur la Syrie, Heikal a dit qu’une intervention militaire étrangère en ce moment est une perspective effrayante et que c’est difficile de prévoir les conséquences du choix d’une invasion étrangère spécialement après ce qui est arrivé en Irak au Yémen, au Soudan, et finalement en Libye.

Il a ajouté que : « la région de Bagdad à Benghazi et d’Aleppe à Aden ne peut supporter tous les évènements rapides déferlants grâce à des armées étrangères et des flottes même si cela devait clarifier les choses ici »….

…Heikal a mis en garde contre le fait que les Arabes tombent dans le piège des conflits sectaires prédisant que cela « conduirait au désastre dont on a vu les débuts au Yémen et au Bahreïn » Heikal a aussi critiqué les Frères Musulmans pour ne pas avoir compris ce qui se passait l’attribuant à « l’euphorie de la reconnaissance » de leur légitimité, ce qui ne leur a pas permis de réfléchir suffisamment aux motifs cachés derrière cette reconnaissance euphorisante selon Heikal.

Il a dit que la reconnaissance américaine et européenne des Frères Musulmans « ne découlait pas d’une acceptation de leurs droits ou d’un calcul qui brusquement devenait manifeste pour ceux qui les reconnaissaient ou par respect ou par sagesse mais plutôt parce qu’ils ont accepté - même partiellement- l’avis d’orientalistes dont Bernard Lewis d’utiliser les conflits sectaires pour continuer à isoler l’Iran dans le monde arabe et musulman ».

Heikal a ajouté qu’après que l’avis de Bernard Lewis ait été accepté l’Amérique a essayé d’utiliser les dirigeants arabes pour répondre à cette demande et ils ont mis l’accent visiblement sur les efforts des princes et présidents pour essayer de changer la nature principale du conflit dans la région d’un conflit arabo israélien en un conflit arabo perse. Cette tentative n’a pas rencontré le succès que les élites de Washington et ailleurs espéraient donc l’avis de l’Orientaliste a refait surface disant que la manière la plus efficace d’intensifier le conflit serait si d’un conflit de gouvernements contre gouvernements il se transformait en conflit de sociétés conte sociétés et qu’il évolue vers un conflit entre sectes car ce problème implique une hostilité directe avec la répercussion la plus profonde….

… Il a continué en disant « les Frères Musulmans ont le droit d’être reconnus mais après l’euphorie initiale c’était leur devoir de surveiller les motivations derrière cette reconnaissance dans le sens que s’ils ont ce droit l’utilisation de ce dernier pour aviver les tensions au sein de l’Islam au bénéfice des autres est mauvais - spécialement dans ces circonstances. »

Dans un contexte identique le secrétaire général du groupe libanais le Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré que ce que la région arabe vivait fait partie d’un plan Sioniste Américain visant à redessiner la carte de la région.

Lors d’un discours célébrant l’anniversaire de l’Ayatollah Khomeini mardi soir Nasrallah a dit : « ce qui se passe au Yémen en Syrie et dans un certain nombre de pays arabes fait partie d’un plan de fragmentation sioniste américain. »

Dans son discours - diffusé sur un certain nombre de chaines satellitaires TV - Nasrallah a mis en garde les gens qu’il a décrit comme « ceux qui suivent dans l’orbite du plan américain » contre les résultats désastreux qu’il pourrait avoir pour la Palestine le Liban et la nation arabe….

Traduction de l’article entier d’Arabe en Anglais

Traduction Mireille Delamarre

http://www.planetenonviolence.org

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