"Science" et "Nature" s'interrogent sur la publication de travaux sur un virus mortel

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Soucieuses de ne pas compromettre la sécurité publique, les revues américaine Science et britannique Nature ont indiqué mardi 20 décembre, examiner la manière la plus adéquate, de publier des travaux néerlandais sur un virus mortel de la grippe aviaire.

"La direction éditoriale de la revue Science prend très au sérieux la demande du Bureau national américain de la science pour la biosécurité (NSABB) de ne publier qu'une version abrégée du rapport de recherche sur une souche du virus H5N1 de la grippe aviaire", indique-t-elle dans un communiqué. Il s'agit des travaux du laboratoire néerlandais dirigé par le professeur Ron Fouchier au centre médical Erasmus de Rotterdam, qui avait annoncé en septembre avoir créé un virus mutant H5N1 potentiellement capable, pour la première fois, de se transmettre facilement entre mammifères et notamment entre hommes.

 DES INFORMATIONS "ESSENTIELLES" POUR LA RECHERCHE

Le NSABB, constitué d'experts indépendants, a spécifiquement demandé le 30 novembre à Science "d'effacer des détails portant sur la méthodologie scientifique et les mutations spécifiques du virus avant de publier la recherche du Dr Fouchier", précise la revue américaine. Le virus créé par manipulation génétique est sensible aux antiviraux et à certains vaccins expérimentaux, ce qui fait que des informations sur ce pathogène "pourraient être essentielles pour accélérer le développement de nouveaux traitements afin de combattre cette forme mortelle de la grippe", poursuit Science.

"Le NSABB a insisté sur la nécessité d'empêcher des détails de cette recherche de tomber entre de mauvaises mains", précise la revue, qui, tout en soutenant la position de cet organisme fédéral, souligne "son inquiétude quant au fait de retenir des informations potentiellement importantes pour la santé publique et les chercheurs travaillant sur la grippe". "Les responsables éditoriaux de Science vont évaluer la meilleure façon de procéder", ajoute ainsi la revue. Et cela "dépendra en grande partie des procédures écrites et transparentes"qu'élaborent actuellement les autorités fédérales et qui sont destinées aux scientifiques qui voudront accéder aux informations non publiées, explique Science.

SANTÉ PUBLIQUE

Une porte-parole de l'Association américaine pour la promotion de la science, qui publie Science, a indiqué à l'AFP qu'une décision finale de la revue serait arrêtée d'ici deux semaines. Un porte-parole de Nature a "confirmé dans un communiqué envisager de publier l'une des deux études sur le virus mentionné par le NSABB". Notant les "recommandations sans précédent de restreindre l'accès à des données et méthodes scientifiques et reconnaissant aussi en comprendre les motivations, Nature estime essentiel pour la santé publique que les chercheurs y aient accès", poursuit ce porte-parole.

Le NSABB a indiqué mardi dans un communiqué que le "gouvernement américain travaillait à établir un mécanisme qui permettra un accès sécurisé aux informations pour ceux en ayant un besoin légitime afin de remplir des missions importantes de santé publique". Selon le docteur Jean-Claude Manuguerra, de l'Institut Pasteur, la possibilité pour des bio terroristes de reproduire en laboratoire le virus tueur en se basant sur la communication du PrFouchier parait faible vu l'extrême complexité technique et le très petit nombre de laboratoires dans le monde ayant ces capacités.

Source: Le Monde

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