Les nouveaux templiers

Cide
Georges Clemenceau qui, juste après Jeanne d’Arc, est, incontestablement, le civil le plus vénéré par les militaires de toute l’histoire de France ne fut pas, paradoxalement, assez tendre avec ces derniers.
On raconte même que le père de la victoire, comme on le surnomme en France, s’amusait souvent à dire à ses intimes : Il suffit d'ajouter "militaire" à un mot pour lui faire perdre sa signification. Ainsi, dit-il, la justice militaire n'est pas la justice, la musique militaire n'est pas la musique.

C’est justement à cette anecdote que j’ai pensé quand je me suis aperçu qu’il y a aussi d’autres mots avec des vertus semblables : en voilà un le mot nouveau. Par exemple, si nous focalisons un peu sur les derniers idéologues de nos temps modernes : les nouveaux conservateurs. A quoi a-t-on affaire au juste? On a affaire à des groupes idéologiques qui, très tardivement, ont choisi pour vocation de changer le monde tel qu’on le conçoit aujourd’hui. Seulement de ce fait, ils deviennent des révolutionnaires. Ainsi dans la discipline, ils sont plutôt venus en retard. In fine, les nouveaux conservateurs, sont, plutôt, ironie du sort, les derniers révolutionnaires.
Malin comme tout, je me suis permis de prolonger ce raisonnement à d’autres disciplines célèbres à savoir : les nouveaux historiens, comme Max Gallo, ou les nouveaux humanitaires, tel un Bernard-Henry Lévy, sioniste et belliqueux jusqu’à la moelle.
Seulement, il faut reconnaître que l’apothéose de mon raisonnement ne fut atteinte qu’avec un nouvel genre de ce charlatanisme idéologiquement bien typé. En effet, on assiste actuellement en Occident à un nouveau militantisme chrétien ou supposé comme tel mais qui n’est en réalité qu’un mélange d’un sionisme chrétien, notamment protestant, revigoré par un violent sionisme juif en fin de parcours jouant, désespérément, le tout pour le tout.

Ces templiers, les derniers en la matière, vous l’avez bien compris, prônent un anti-islam virulent souvent sous la justification de la condition des minorités chrétiennes en pays musulmans. Ainsi en occultant l’absence de l’état de droit au Pakistan ou les rivalités communautaires dans une Égypte en troubles ou même en faisant fi de la destruction de l’Iraq par ces dites forces obscures, ils exhibent malicieusement tous les maux dont souffrent ces minorités chrétiennes pour en faire un cheval de bataille contre les musulmans occidentaux en premier lieu et, en second, contre ceux du monde entier, les Palestiniens en tête. C’est ce discours-là qui fédère aujourd’hui les irréductibles adeptes de choc des civilisations voyant dans cette macabre idéologie la dernière option envisageable pour défendre les agissements criminels d’un État d’Israël décrié et mis, désormais, au banc des Nations.
Cependant, ces nouveaux chevaliers blancs de la chrétienté tombent de facto sous les bons offices du mot nouveau. Autrement dit, ils ne sont ni chevaliers, ni blancs, ni chrétiens.

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